Dans les peintures et les sculptures, toujours imposantes, de Stefan Râmniceanu il y a des Portes, des Totems, des Chimères, des Tabernacles, des Minotaures, des Labyrinthes… L’œuvre est un torrent impétueux transportant toutes les formes de spiritualités du monde, toutes les religiosités. Elle est parcours initiatique total aux confins et au risque de toutes les aventures ésotériques. Elle assume sans réserve cette voracité dans l’interprétation du monde. Chaque signe, chaque idéogramme, chaque couleur, chaque élément figuré, chaque matériau est d’abord utilisé pour sa charge symbolique, ou son appartenance à tel ou tel rituel magico-religieux. Étonnants échafaudages métaphoriques pour l’élévation de l’âme. Étonnant et fragile équilibre entre construction symbolique et expression purement plastique.

Râmniceanu possède cette liberté, ce souffle et cette démesure de ceux qui, pour survivre, ont besoin de surpasser, d’embrasser et de transcender les différentes injonctions divines, les différentes cultures qu’ils ont traversées. Ils deviennent ainsi lieu de questionnement de l’art dans son rapport au sacré… De l’Homme aussi, tel qu’on le voit dans ces visages présentés ici.