« Vêtements », « Signes », « Images Byzantines », « Porte de l’éternité », « Bénédiction », et « l’œil cosmique ». Œuvres du Roumain Stefan Ramniceanu. Des œuvres créées de réalité, d’extase poétique et religieux, fortement inspirées du mysticisme byzantin qui a profondément marqué l’art contemporain en Roumanie et dans les autres pays du Sud-Est Européen.

Chargés d’une spiritualité intense, les tableaux en relief de Stefan Ramniceanu cherchent leur propre espace intemporel et idéal.

Détachés de l’iconosatse byzantin et à travers les filtres d’une expression contemporaine post-moderne ces tableaux découvrent leur propre « vêtement » fait de métal, de bois et de couleur.

Tel un icônoclaste du XXème siècle, le peintre refuse de représenter les visages sacrés et se limite à recréer leur hypostase divine, au moyen de symboles « dogmatiques » : l’auréole, archétype de la sainteté, la bénédiction manuelle, archétype de la prière et la coupole, tel un archétype de l’universalité chrétienne.

Platonisme et mysticisme chrétien émergent pour être exprimés moyennant un language plastique nouveau, grâce à une technique mixte et à un style d’avant-garde. De lui-même l’œil du spectateur remodèle l’image qui lui est imposée par la connaissance individuelle de l’absolu ainsi que par le souvenir de la tradition iconographique.

Ainsi se réalise une osmose esthétique du créateur et des contemplateurs, sous le signe du sentiment de « mysterium tremendum », de la part pour l’Inconnu. Nouvel Héphaistos, le peintre martèle le feu et le souffle divin. La matière froide se transforme en composition harmonique, obéissanta aux exigences de la perfection esthétique, qui qualifie l’œuvre de Stefan Ramniceanu toute entière.

La couleur, sobre et complémentaire, presque comme une ombre, est là pour souligner l’intensité dramatique de la surface métallisée. A l’exception de l’ « or impérial » qui couvre, flamboyant, le fonds de certains tableaux comme un symbole de paradis et comme un souvenir des mosaiques Byzantines.

« L’œil cosmique » et les « Cycles de vie » sont les réminiscences plastiques de Croyances orientales très anciennes, aux symboles de transcendance psychique et d’un panthéisme subtilement suggéré.

L’itinéraire spirituel de Stefan Ramniceanu sévère, ascétique, profondément philosophique est tracé dans chacune de ses œuvres. Le peintre utilise des matériaux rebelles, rien que pour lutter avec eux, avant de les dompter pour finalement se délivrer de son pathos psychique, pour « se sentir lui-même, hors de soi ».

Imposante, hiératique, la cloche byzantine domine l’espace spirituel du plus important séminaire théologique de Grèce - la Rizarios - comme credo éternel de l’Orthodoxie et message de paix dans une époque « apocalyptique ».

A l’endroit même où s’élevait auparavant le magnifique bâtiment du grand séminaire, la cloche de Stefan Ramniceanu est placée comme un emblème de Foi et de Fraternité entre les peuples grec et roumain, comme un tribut d’honneur envers la civilisation byzantine de la part d’un pays que le grand historien Micolae Iorga a qualifié avec raison de « Byzance après Byzance ».